LA RUÉE VERS LA TRANSITION POST-JOVENEL MOÏSE COMMENCÉE
- Plusieurs scénarios sont en chantier par Léo Joseph
Au moment où l’on parle de branle-bas, au sein de l’équipe au pouvoir, c’est la mobilisation vers une sortie de crise qui est lancée dans le monde politique haïtien. Au fur et à mesure qu’avance l’échéance du 7 février 2021, les acteurs politiques échafaudent des scénarios les uns plus ambitieux que les autres. Les aspirants au pouvoir se signalent par leur esprit créateur et leur savoir-faire politique. En tout cas, les ambitions éclatent presque à chaque coin de rue, à Port-au-Prince. Une course contre la montre s’ébranle.
En effet, les différents groupes sont en conciliabule quasiment en permanence, afin de trouver la meilleure formule de transition à mettre en place, même avant le 7 février 2021. Car, depuis quelques jours, les conditions du départ de Jovenel Moïse à cette date se confirment, bien que des secteurs soient à pied d’œuvre pour ne pas être pris au dépourvu, au cas où les circonstances feraient surgir «les moyens forts ».
La solution cautionnée par Aristide
Bien que Jean-Bertrand Aristide donne l’impression de garder le « profil bas », évitant d’attirer l’attention d’un secteur de la communauté internationale toujours aux aguets de ses ambitions, mais dans les coulisses il se donne des ambitions de « manitou », se réservant le privilège de «faiseur de roi ». Tout en se préoccupant d’inciter la création d’un scénario dans lequel il entend jouer le rôle de décideur.
Si dans le passé il s’était op posé à la formule d’une présidence intérimaire avec le président de la Cour de cassation, autour de la juge Wendel le Coq, celle qu’on prétendait qui faisait plus ou moins, l’unanimité, à cause, surtout, de l’influence de son mari, depuis décédé des complications liées à la COVID-19, il semble que la situation ait évolué. À condition !
Certes, selon des sources proches de l’ex-président Aristide, il serait prêt à cautionner la candidature du juge à la présidence provisoire, moyennent que soit accepté le choix du Premier ministre intérimaire qu’il propose. Il semble que le camp Coq soit d’ accord avec le scénario avancé par le prêtre défroqué.
Par ailleurs, depuis longtemps qu’il lorgnait la présidence du Sénat, le sénateur Joseph Lambert croit avoir trouvé une voie qui conduit à la première magistrature de l’État, même à titre provisoire.
Selon une source proche du Sénat croupion, le sénateur de Jacmel manigance pour qu’il soit nommé président du Grand Corps. Ainsi, dit-on, il sera en position d’atterrir au Palais national, une fois terminé le mandat constitutionnel de Jovenel Moïse, le 7 février 2021.
Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur (New York) VOL. L No. 51, édition du 30 décembre 2020, et se trouve en P. 1, 4 à : http://haiti-observateur.org/wp-content/uploads/2020/12/h-o-30-dec-2020.pdf