Pour sortir de la crise

LA SEMAINE EN VRAC, par Moun P. 3

Dans la recherche de solutions au problème structurel et conjoncturel haïtien, deux voies se présentent comme moyens de sorties de crise : la confrontation et le dialogue.

La confrontation; voilà la voie dans laquelle semble s’engager le président Jovenel Moïse et ses alliés en brandissant la carotte et le bâton, les moyens traditionnels des régimes répressifs. En effet, le gouvernement s’est attelé à donner satisfaction à certains secteurs revendicatifs pour les porter à abandonner le combat – notamment les manifestations pacifiques.

Dans le même temps, des policiers et des civils armés ont procède au matraquage et à l’arrestation de manifestants. On par le d’une quarantaine de prisonniers politiques et de plusieurs blessés par balles. Dans le sud du pays, il est même question de la part des partisans tèt kale d’encouragement à l’affrontement armé.

Quant aux individus et aux regroupements modérés, ils prônent, eux, le dialogue comme solution à la crise.

Alors que la confrontation peut s’envenimer, le dialogue — dans ce cas, la concertation entre les parties opposées (avec ou sans médiation) — s’attache à trouver une résolution non violente au conflit. Il s’agit d’une prise en charge constructive, de la recherche d’une conciliation des positions.

Il s’agit aussi d’une gestion des contradictions qui permet de mettre un terme à des obstacles idéologiques ou autres qui souvent empêchent aux parties de communiquer entre elles. La confrontation détruit la démocratie, tandis que le dialogue la ravive.

La confrontation mène à la violence et à la radicalisation, alors que le dialogue anticipe la violence en vue de la freiner.

Le dialogue cherche à établir un consensus, une cohésion entre les idées, une entente autour d’objectifs communs. Il traduit un état d’esprit où les personnes font la dé marche d’aller l’une vers l’autre. Il est question d’une approche positive et constructive. Mais une telle approche est-elle envisageable en Haïti aujourd’hui ?

Si le camp du président Moïse est composé d’une clique mafieuse et corrompue majoritairement, avide de pouvoir et d’argent, il est clair qu’il ne choisira pas le dialogue qui engendre la réconciliation et les intérêts du pays. Si le camp du président Moïse est composé de nostalgiques de l’ère Duvalier, père et fils, et qui rêvent de retourner à la dictature et à un régime violent et répressif, il est évident que le consensus sera difficile à trouver avec les autres secteurs. L’avenir dira le reste.

8 octobre.


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