LA CRISE HAÏTIENNE AUX NATIONS UNIES par Léo Joseph
- Jovenel Moïse, menteur invétéré confirmé; Malmené par des diplomates étrangers
- Helen La Lime se ravale au niveau de son ami Moïse….
À la dernière séance du Conseil de sécurité des Nations Unies, consacrée à l’examen de la crise socio-politique d’Haïti, non seulement les acteurs se sont penchés sur les problèmes inhérents à celle-ci, ils ont eu l’occasion de faire exploser les travers individuels de l’ex-président Jovenel Moïse et de la représentante du secrétaire général des Nations Unies en Haïti, Helen Meagher La Lime. Si la tentative de défendre des centaines de dérives de l’« Homme banane » confirme son statut de menteur invétéré, l’œuvre d’exposition de la situation sur le terrain expose, tout au moins, une caractéristique semblable à son ami. En tout cas, nonobstant les langues de bois sou vent inhérentes au métier de diplomate, M. Moïse s’est révélé pour ce qu’il est, un président indigne de cette fonction.
En effet, d’un bout à l’autre de l’intervention du président de facto d’Haïti, via vidéo-conférence, lundi 22 février, le Conseil de sécurité a été exposé à un tissu de mensonges. En ce sens, on peut dire que la vérité sur la crise n’a pu être dérobée, même par un menteur professionnel.
Après les formules de politesse d’usage, Jovenel Moïse entre de plain-pied dans son entreprise mensongère. Il commence pardonner ses propres explications des faits contenus dans le rapport auquel il fait allusion. S’il trouve nécessaire de fournir des explications, cela prouve que le document est incompréhensible ou bien les faits exprimés ne correspondent pas à la vérité. Aussi dit-il :
« L’année 2020 a été une année de défis pour mon Administration qui a dû prendre des mesures extraordinaires pour protéger notre population contre la pandémie coronavirus qui a commencé le 19 mars 2020. Une stratégie compréhensive a été élaborée. Très tôt, mon gouvernement a fermé les ports, aéroports et renforcé le contrôle de nos frontières.
« Les mesures sociales et économiques ont permis à de nombreux citoyens de respecter le confinement et les dispositions sanitaires visant à enrayer la propagation du virus. Parmi ces mesures : le paiement des salaires de 100,000 professeurs d’école, de 10,000 professeurs d’université, de 65,000 ouvriers de l’assemblage ; la distribution de 23 millions masques fabriqués en Haïti, de produits alimentaires à plus d’un million de familles vulnérables, l’envoi électronique de direct cash transferts à 300,000 familles vulnérables ».
Les pays dont les représentants en Haïti ne passent le plus clair de leur temps à faire autre chose que celles pour lesquelles ils sont en mission dans le pays devraient apprendre par la presse nationale que les employés de l’État font quasiment en permanence des manifestations, en vue d’exiger le paiement d’arriérés de salaire. Certaines catégories de salariés se plaignent de ne pas avoir touché durant deux années ou même plus.
Quant à la gestion de la pandémie, les citoyens haïtiens rigolent à entendre M. Moïse débiter tant de balivernes au Conseil de sécurité, puisque le peuple haïtien est abandonné à lui-même pour se débrouiller par rapport à la COVID-19. Dans la majorité des cas, il dépend de potions naturelles que chaque famille concocte elle-même. À titre d’exemple, on voit très peu de gens portant le masque en public. D’ail leurs, on n’a qu’à s’embarquer dans le transport en commun, ou de fréquenter les marchés publics, à la capitale, pour s’en rendre compte. Le gouvernement fait si peu de cas des mesures-barrière contre la pandémie qu’il a mises en place, il a organisé le carnaval cette année. Une décision qui révolte tant les Bahamas qui ont déclaré les dirigeants haïtiens les plus « irresponsables de la Caraïbe ».
Au fait, il est opportun de signaler qu’au moment où Jovenel Moïse et son équipe déclarent le «bal du carnaval ouvert», les voisins de la région entreprennent des démarches pour trouver des masques pour leurs populations. Pourtant, à date, le régime PHTKiste n’a commandé un seul masque. Toujours à la remorque de l’assistanat L’équipe Moïse-Jouthe au pouvoir s’est spécialisée dans le détournement des fonds publics. Aussi a-t-elle inventé toutes sortes de stratégies pour s’enrichir, ayant mis en place la politique consistant à déshabiller Pierre pour habiller Paul. C’est-à-dire dé tourner les fonds destinés aux différents ministères pour financer des projets non budgétisés servant de vaches laitières au profit personnel des membres de l’Exécutif et de leurs alliés politiques. Grâce à cette stratégie, au moins USD 4, 2 milliards $ ont été volés ou détournés des fonds PetroCaribe. Si bien que le régime en place fait face à un déficit budgétaire en permanence le met tant dans l’incapacité de financer les dépenses courantes de l’État. Voilà pourquoi il frotte les mains de satisfaction à l’idée que soit annulé un gros pourcentage de sa dette. C’est dans ce contexte qu’il faut placer cette partie de son discours du lundi 22 février.
« Aujourd’hui, nous faisons partie des trois pays de la Caraïbe à mieux gérer cette pandémie. Une pandémie qui a augmenté les dépenses sociales de l’État et créé des pertes économiques considérables. En ce sens, nous appuyons la proposition faite par la CNUCED d’annuler 1 trillion de dollars de dettes pour 64 pays, dont le nôtre. Nous avons besoin de cet allègement pour qu’il y ait une possibilité de relance économique ».
De toute évidence, l’expérience du quinquennat de Moïse met à l’évidence un chef d’État ratiboisant la caisse publique comme si elle était sa propriété privée et exerçant de violence contre ceux qui tentent de le rappeler à l’ordre. En ce sens, il s’est attiré les critiques sévères des journalistes et d’autres catégories sociales ayant à cœur l’intérêt de la nation. Il est donc aisé de comprendre pourquoi il tourne avec violence sur la presse non domestiquée, dont le seul souci consiste à faire objectivement son travail.
Quand l’ex-président Moïse parle des « efforts inlassables » de son gouvernement « pour apaiser le climat sociopolitique et faciliter une solution consensuelle à travers le dialogue ont été refusés par certains », il faut lui demander pourquoi les gangs armés et les policiers dévoyés totalement dévoués à sa personne sèment la mort et le deuil dans les différents quartiers de la capitale et ailleurs dans les provinces. Pour quoi aussi les enlèvements contre rançon se multiplient sans que les auteurs de tels crimes soient inquiétés. Pourquoi aussi les assassinats commandités se passent comme une lettre à la poste ? Il faut lui demander aussi pourquoi les assassins du bâtonnier de l’Ordre des avocats de Port-au-Prince, Monferrier Dorval, courent encore. Ainsi que ceux de nombreux autres citoyens ne soient inquiétés.
Jovenel Moïse s’estime matois pour avoir servi tant de bluffs aux membres du Conseil de sécurité. Il en a tellement débités qu’on ne peut lui donner la réplique dans une seule et unique édition du journal. Cela viendra ultérieurement.
Rappelé à l’ordre par la présidente de l’Assemblée
Les représentants inscrits à prendre la parole, à cette séance, avaient un espace de temps de cinq minutes pour effectuer leur intervention. Jovenel Moïse ne l’a pas compris ainsi. C’est pourquoi, après avoir débité un discours de plus de vingt-cinq minutes, la représentante de la Grande Bretagne, présidente de l’Assemblée, lui a demandé d’écourter son intervention.
Cette décision a été prise parce que le président de facto d’Haïti était répétitif au point de donner l’impression de « cafouiller », comme a eu l’occasion de signaler un ambassadeur qui souhaite rester anonyme.
Helen Meagher La Lime avant Moïse
Avant Jovenel Moïse, la cheffe du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), la vedette de l’Assemblée, devait prendre la parole. Bien qu’elle ait fait un rapport plus ou moins objectif de la situation, elle n’a pu s’empêcher d’afficher un certain préjugé favorable à l’égard de l’ex-président. Cette attitude partisane ne s’est pas manifestée à l’endroit de l’opposition.
En effet, une des remarques dommageables contre l’opposition démocratique est celle tendant à faire croire que la manifestation appelée par celle-ci n’a pas eu le succès qui était prévu. Selon elle, la manifestation du dimanche 14 février n’a attiré que quelque 3 000 personnes dans les rues de la capitale. Mme La Lime ne s’est pas embarrassé de scrupule pour lancer un tel mensonge à la face des membres du Conseil de sécurité.
Contrairement au témoignage rendu par Mme La Line, le représentant de France auprès des Nations Unies, comme dans le passé, n’a pas eu recours à la langue de bois. Voici le message qu’elle a présenté au nom de la République de France :
« La France observe avec une grande préoccupation la dégradation de la situation en Haïti. Nous l’avons répété maintes fois, la solution à la crise actuelle est politique. Et comme nous le savons, faute d’élections, le Parlement ne siège plus depuis un an déjà. Les autorités haïtiennes gouvernent par décret et certains de ces décrets sont une source d’inquiétude, notamment celui créant l’Agence Nationale d’Intelligence, celui élargissant l’imputation de « terrorisme » ou encore celui qui a conduit au renvoi de trois juges pourtant inamovibles selon la constitution. Je le dis sans ambiguïté, cette situation n’est pas tenable sur le long terme.
Les élections programmées par Jovenel Moïse et révisions de la Constitution
En ce qui a trait aux élections, dont la tenue illégale est annoncée par le président de facto, la déléguée française se prononce en ces termes :
« Des élections ont été annoncées cet automne et c’est un pas dans la bonne direction bien sûr. Encore faut-il que ces scrutins contribuent à une sortie de crise et ne rajoutent pas à la confusion actuelle. Selon nous, trois conditions doivent être remplies afin qu’Haïti retrouve le chemin de la stabilité. Premièrement, des conditions de sécurité minimales doivent permettre aux scrutins de se tenir dans des conditions satisfaisantes. Deuxièmement, les autorités doivent accélérer la distribution des cartes d’identification afin de garantir une participation électorale la plus large possible. Troisièmement, un juge électoral impartial doit être établi de manière à ce que les résultats en soient acceptés par tous.
« Une révision constitutionnelle a par ailleurs été annoncée ; il ne nous appartient pas de nous prononcer sur ce processus. Mais nous souhaitons seulement que les forces vives du pays puissent être en mesure de débattre du texte, de ses implications institutionnelles de long terme et surtout, qu’il n’aboutisse pas à retarder encore davantage le déroulement des différents scrutins.
Sécurité et droits de l’homme
Si l’ambassadeur de France en Haïti a, plus d’une fois, sévèrement critiqué l’empire de terreur exercé par les gangs armés sur les zones défavorisées de la capitale, le représentant de son pays à l’organisme mondial, Nicolas de Rivière, n’a pas fait économie de paroles en dénonçant la nonchalance du régime haïtien à cet égard. Aussi a-t-il continué an disant :
« En matière de sécurité et de respect des droits de l’homme, les autorités doivent faire davantage. Je pose la question sans dé tour : comment est-il possible aujourd’hui que Jimmy Cherizier soit toujours en liberté ? Les responsables des massacres de La Saline ou de Bel Air doivent être traduits en justice. Je constate également que l’enquête sur l’assassinat de Monferrier Dorval ne progresse pas. La lutte contre l’impunité doit être la priorité des autorités.
« Face à la recrudescence des violences, et en particulier la multiplication des enlèvements par les gangs, l’État haïtien doit redoubler d’efforts. La Police Nationale d’Haïti doit voir ses moyens encore augmenter et consolider et elle se doit d’être irréprochable pour faire respecter l’État de droit.
« Il faut regarder la situation avec lucidité : la crédibilité des institutions est profondément ébranlée aujourd’hui en Haïti, en particulier par les affaires de corruption qui ruinent la con fiance de la population. Près de quatre millions d’Haïtiens vivent dans l’extrême pauvreté et souffrent d’insécurité alimentaire, comme plusieurs de mes collègues l’ont rappelé. Cette situation ne peut qu’accroître les fractures sociales et les tensions ».
Tout en félicitant l’œuvre accomplie en Haïti par Mme La Lime, l’ambassadeur de Rivière offre ceci en conclusion : « (…) je souhaite réaffirmer que la France à titre national, mais aussi à travers l’action de l’Union Européenne et de l’Organisation internationale de la Francophonie, se tient plus que jamais aux côtés d’Haïti et des Haïtiens».
Le représentant américain commence avec le dossier des élections
Intervenant, à son tour, l’ambassadeur Jeffrey DeLaurentis, représentant suppléant par intérim pour les Affaires politiques spéciales, à la Mission des États-Unis auprès des Nations Unies, a abordé immédiatement le dossier des élections, après les propos d’usage. Il a commencé par ces mots :
« Permettez-moi de commencer par quelque chose que nous savons tous: des élections législatives devaient avoir lieu en Haïti en octobre 2019. Avant et après cette date, les membres de ce Conseil ont appelé à plusieurs reprises les acteurs politiques haïtiens à se rassembler, à mettre de côté leurs divergences et à trouver la voie à suivre pour relever les défis les plus urgents d’Haïti. Ils ont choisi de ne pas le faire; cependant, la responsabilité ultime de créer une atmosphère propice à des élections libres et équitables, puis de mener ces élections, doit incomber au gouvernement.
Le gouvernement par décret, une source de préoccupation
À l’opposé de la représentante du secrétaire général de l’ONU affichant toujours, ou presque, un profit de tolérance envers le chef de l’État, le représentant américain à l’ONU tente de se montrer objectif dans le dossier Haïti. Aussi continue-t-il ainsi :
« Les États-Unis sont préoccupés par le fait que la période prolongée de règne d’Haïti par décret se poursuit. Nous pensons que les décrets devraient se limiter aux actions nécessaires aux fonctions essentielles, à la sécurité et à la conduite des élections. Cependant, les récentes mesures visant à retirer et nommer unilatéralement trois juges de la Cour suprême, à créer une agence nationale de renseignement et à restreindre le rôle de l’agence d’audit indépendante d’Haïti risquent de porter atteinte aux principales institutions démocratiques d’Haïti.
« Une fois de plus, nous exhortons le Gouvernement haïtien à tenir dès que possible des élections législatives en retard afin de restaurer le rôle constitutionnel du Parlement. Le peuple haïtien mérite l’occasion d’élire ses dirigeants et de restaurer les institutions démocratiques d’Haïti. Bien que nous reconnaissions qu’un énorme travail reste à faire, 2021 doit être l’année des élections législatives et présidentielles en Haïti ».
Pris dans les inepties de Jovenel Moïse
Bien que le représentant américain affiche une fermeté sans faille à l’égard du régime Moïse-Jouthe, il n’a pu s’empêcher de tomber dans le panneau par rapport aux inepties du président de facto. Voici comment il continue son intervention.
Dans le même temps, nous félicitons le gouvernement haïtien d’avoir décidé en septembre d’augmenter le budget de la Police nationale haïtienne, qui souffre depuis longtemps d’un man que de ressources. Malgré cet accent accru sur l’application de la loi, cependant, comme nous l’avons entendu, la violence des gangs reste un problème grave, car les enlèvements ont augmenté de plus de 200 % en 2020 et les homicides sont également en hausse.
« Nous exhortons les autorités haïtiennes à redoubler d’efforts pour enquêter et poursuivre les crimes violents, y compris la violence sexuelle et sexiste, pour renforcer les pratiques de police communautaire et pour protéger les droits humains des résidents des quartiers contrôlés par les gangs.
« Nous sommes également troublés par un manque permanent de responsabilité pour les violations et abus des droits humains. En décembre, les États-Unis ont sanctionné trois anciens responsables haïtiens en vertu du Global Magnitsky Human Rights Accountability Act pour leur rôle dans l’attaque de La Saline de 2018, au cours de laquelle au moins 71 personnes ont été tuées.
« Mais La Saline, Bel Air et l’assassinat de Monferrier Dorval en août soulignent tous l’urgence de mettre fin à l’impunité, à commencer par des actions concrètes pour protéger les citoyens de la violence grâce à une police efficace et à un jugement rapide des affaires pénales. L’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie nationale pour les enquêtes, les poursuites et le jugement des affaires de crimes graves, avec l’appui le cas échéant, méritent également d’être envisagées ».
À la lumière des récentes attaques perpétrées par Moïse et ses collaborateurs, sur les élèves, les étudiants, les militants et autres manifestants, l’intervention de M DeLaurentis est tout au moins boiteuse. Elle manque de sévérité pour des actes aussi graves. En effet, dit-il : « Les États-Unis continuent d’encourager et de promouvoir le développement d’un secteur judiciaire indépendant, crédible et efficace en Haïti. Nous sommes préoccupés par les décrets exécutifs qui sapent le pouvoir judiciaire et les grèves intermittentes des principaux acteurs judiciaires, qui continuent d’affecter négativement le fonctionnement du pouvoir judiciaire et limitent le nombre d’audiences et de procédures judiciaires tenues. Un secteur judiciaire pleinement opérationnel est essentiel pour assumer l’impunité et la corruption, et pour réduire les niveaux endémiques élevés de détention provisoire prolongée ».
Le 22 février, Jovenel Moïse s’est présenté par-devant le Conseil de sécurité, après avoir été, dit-on, informé de la manière de faire sa présentation au Conseil. Il semble qu’il n’ait pas eu le résultat escompté. Car il a été sévèrement malmené par les représentants de différents pays. Le long discours qu’il a donné ne lui a pas permis de présenter les faits qui ont été inscrits dans le rapport sous un jour favorable. Les questions qui lui ont été posées, y compris le fait que, après ce long temps, Jimmy Chérizier, au lieu de se retrouver en prison, vaque sans inquiétude à ses activités. Ou encore pourquoi le dossier relatif à l’assassinat de Me Monferrier Dorval piétine encore.
Sa longue présentation, dont la majorité de la teneur n’a pas été accueillie favorablement, lui a attiré des questions assez embarrassantes de la part de certains diplomates. Les interrogations sur Jimmy Chérizier et l’enquête sur l’assassinat sur Monferrier Dorval l’ont mis dans ses petits souliers. Après tous les efforts qu’il a menés pour se présenter sous un jour favorable devant le Conseil de sécurité, on ne fait plus d’illusion à son sujet. Les dernières informations relatives aux récents actes de violence perpétrés sur des manifestants pacifiques, y compris le tout dernier massacre perpétré à Raboteau, quartier populaire des Gonaïves, retiennent l’attention de la communauté internationale. L.J.
Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 24 février 2021 VOL. LI, No. 8 New York, et se trouve en P. 1, 8, 13, 14 à : http://haiti-observateur.org/wp-content/uploads/2021/02/H-O-24-fevrier-2021.pdf