Jovenel Moïse plie bagages par Léo Joseph
- La juge Windelle Coq appelée à lui succéder
- Exil en Espagne, si cela tourne mal…. Déjà plus d’une trentaine de passeports retirés…
L’agitation politique amorcée autour du départ de Jovenel Moïse du Palais national, le 7 février, date de la fin constitutionnelle de son mandat est sur le point de finir. Contrairement à ce qu’il proclamait, depuis déjà plus de deux ans, il partira, la queue entre les pattes, pour un exil doré en Espagne, comme Haïti-Observateur l’avait annoncé, depuis plus de quatre mois. Si, toutefois, les forces politiques qui poussent à la roue pour qu’il atterrisse au Pénitencier national, après avoir quitté la résidence officielle du chef de l’État ont gain de cause. C’est la conclusion à tirer d’une réunion à laquelle participaient le président sortant lui-même, le chef du gouvernement, le président du Sénat, ainsi que des membres de partis politiques.
En effet, suite aux discussions, par moment animées, en raison des différents acteurs présents voulant imposer leur choix, il a été décidé que la juge Windelle Coq Thélot prenne logement au Palais national, comme successeur de Jovenel Moïse, qui devrait s’envoler, avec sa famille, vers un exil doré, à Madrid, Espagne, au cas où le dénouement de sa situation s’achève sans heurts, car dans certains mi lieux diplomatiques, à Port-au-Prince, à Washington et à Paris, des voix s’élèvent pour demander qu’il ne quitte pas le pays. Puisqu’il y a trop de contentieux contre lui, notamment les assassinats perpétrés sur de nombreuses personnes, en sus des massacres perpétrés dans les bidonvilles, sans que leurs auteurs aient été identifiés, jugés et punis. Dans le cadre de ces discussions, le citoyen Emmanuel Ménard a été désigné pour remplacer Joseph Jouthe. Selon le scénario trouvé, le gouvernement intérimaire sera assuré avec Mme Coq Thelot et M. Ménard. Il n’a pas encore été décidé la durée de l’intérim. Bien que les discussions qui avaient cours au sein de l’opposition plurielle aient suggéré une période de deux ans, qui était initialement opposée par le chef du parti Pitit Dessalines, l’exsénateur Moïse Jean-Charles, qui préconisait une période d’un an. Mais il y a deux semaines environ, ce dernier avait changé son fusil d’épaule déclarant avoir accepté un intérim deux ans, par souci d’accepter le choix de la
Une tentative de maintenir PHTK au pouvoir
Autour de la table des négociations étaient assis, entre autres : Jovenel Moïse, Joseph Jouthe, le sénateur Joseph Lambert, Michel Martelly, l’ex-Premier ministre Evans Paul (K-Plim), le sénateur Youri Latortue, le Dr Réginald Boulos.
Dans le souci d’assurer une administration intérimaire dominé par PHTK, en vue de favoriser le maintien au pouvoir les acteurs PHTKiste ayant dilapidé les USD 4,2 milliards $ du Fonds PetroCaribe et pillé l’administration publique, Jovenel Moïse et Michel Martelly voulaient imposer leur équipe. Aussi ont-ils proposé le choix du président de la Cour de cassation, René Sylvestre, pour président. Et Joseph Lambert comme Premier ministre.
Il semble que l’ambassadeur américain, Michele Sison, ait été partisane de ces choix, car depuis hier les rumeurs faisant état de ce scénario appuyé par Mme Sison. Il faut signaler, en même temps, que la majorité des acteurs étaient farouchement opposée à ces deux choix qui, disaient-t-on représentent les intérêts de Michel Martelly et de Jovenel Moïse.
Le nom du juge Ivikel Dabrezil, également membre de la Cour de cassation, à l’instar de Mme Coq Thelot, était également proposé pour la présidence intérimaire par un secteur de l’op position. Mais, de toute évidence, ceux qui appuyaient celle-ci semblaient avoir de meilleurs arguments pour faire valoir leurs choix.
|À cette phase des pourparlers, en vue de mettre sur pied l’équipe gouvernementale appelée à succéder à M. Moïse, l’équipe est bien celle qui entrera en fonction, le 7 février. On apprend, de source autorisée, qu’immédiatement que le choix s’est arrêté sur Windelle Coq, des agents de sécurité ont été affectés à sa surveillance personnelle et celle de sa résidence.
À partir de ce jour, Jovenel Moïse devrait se comporter en président sortant. Cela signifie que les manifestations pour qu’il accepte de respecter l’échéance de son mandat présidentiel cesseront et que lui, de son côté, il mettra fin à la répression des policiers contre les protestataires. Tout cela étant dit, il faut maintenant se de – mander pourquoi il doit attendre jusqu’au 7 février pour s’envoler vers l’exil, car il ne lui reste plus rien à faire en Haïti.
Des sources proches des personnes ayant participé à cette réunion ont révélé qu’elle s’est tenue en la résidence de l’ambassadeur du Venezuela en Haïti. Il faut alors signaler qu’une communication diffusée sur les réseaux sociaux, notamment Whats Up, attribué à un diplomate vénézuélien, mettaient les Haïtiens en garde contre des négociations occultes ayant cours qui ne tenaient pas compte des intérêts du pays. D’après cette note, M. Pedro Gonzalez Vera faisait savoir que l’ambassadeur des États-Unis, Michele Sison, et le représentant spécial des Nations Unis en Haïti,
Plus d’une trentaine de passeports retirés
En dépit de ses déclarations faisant croire il allait s’accrocher au pouvoir jusqu’au 7 février 2021, Jovenel Moïse préparait son départ. Sous prétexte qu’il s’était rendu au Service d’immigration en vue d’initier le nom système de passeport électronique, c’était, en réalité, l’occasion pour lui de retirer son passeport et celui de sa famille, apprend-on dans les milieux proches de cette institution.
D’autre part, utilisant les bons offices de Esther Antoine, maîtresse de son chef de cabinet, Ronald Lubérice, des valises remplies de devises traversaient la frontière dans un véhicule portant une plaque officielle.
Un officier dominicain, lieutenant-colonel Guillermo Jorge, en poste à la ville frontalière dominicaine Élias Pina, avait dressé un rapport dans lequel est accusé le montant de USD 7 millions en liquidité. Il faut alors se demander pourquoi le président haïtien avait expédié ce montant après avoir passé deux jours de travail avec le gouverneur de la Banque centrale réunissant de fortes sommes d’argent en devises.
Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur (New York) VOL. LI No. 5, édition du 4 février 2021, et se trouve en P. 1, 13 à : http://haiti-observateur.org/wp-content/uploads/2021/02/H-O-4-fev-2021.pdf