Floride en vrac par Michel Léandre
- Un État budgétivore sans projets concrets
Avec l’arrivée du républicain Rick Scott comme nouveau gouverneur de l’État de la Floride, en janvier
dernier, le gouvernement central a mis en place une politique fiscale que même les nantis estiment
inquiétante. Le problème est crucial et il est évident que les couches les moins favorisées sont aux abois. Les contribuables de cet État, subissaient déjà les affres de l’inflation rampante victime, sont victimes de la crise économique nationale qui secoue les États-Unis d ’Amérique.
En effet, de février 2007 à ce jour, sur 100 propriétés bâties dans le sud de la Floride, 47 % ont été saisies par les banques, en plus de dizaines de milliers d’autres en passe de devenir l’objet de cette
même décision. La cherté de la vie frappe durement toutes les couches sociales, dans la mesure où la population floridienne se compose, en grande partie, d’immigrants ayant très peu d’espoir de trouver des emplois, au moment où des étrangers en résidence illégale travaillent dans les champs ou dans le secteur de la construction. Toutefois, la hausse des impôts décidée par le gouverneur n’arrête guère les licenciements effectués au niveau des comtés, une mesure que ces autorités estiment judicieuses pour juguler le déficit, mais qui, en revanche, va grossir les rangs des chômeurs qui seront forcés de solliciter l’aide des institutions préposées à leur appui.
La nouvelle politique fiscale du gouverneur Scott est accueillie avec scepticisme par la grande majorité des contribuables dont nombre d’entre eux pensent qu’elle servira surtout à financer la hausse des salaires des hauts fonctionnaires qu’ils estiment injustifiée. Pour de larges secteurs de la population floridienne, il suffit d’entretenir des relations privilégiées avec un maire, un parlementaire ou avec quelques autres hauts fonctionnaires de l’État pour bénéficier des largesses des administrations locales. Ce qui place la Floride dans une sphère bien différente par rapport à d’autres États de l ’Union .
En cette période de crise généralisée en Floride, les dirigeants ne semblent pas disposer des moyens
de susciter aucun espoir chez les citoyens. Jusqu’à preuve du contraire, Rick Scott n’a pas toujours
trouvé la formule idéale pour concrétiser les promesses d’emplois qu’il a faites lors de sa campagne. Aujourd’hui, la Floride accuse une croissance superficielle en raison du tourisme bien en dessous du niveau anticipé, car les conditions sécuritaires ne sont guère améliorées, on assiste souvent à des scènes de vols et de braquage ainsi qu’à une hausse de la criminalité que les touristes dénoncent dans la presse.
Pour se faire une idée de l’impact impôts en Floride, citons en exemple le renouvellement annuel de la vignette d’enregistrement de véhicules passée de $33,60 à $73,40 pour le cycle de 2009 à 2011, soit environ 52% en moins de deux ans. Quant aux impôts sur les propriétés bâties, ils ont plus que doublé en moins de 3 ans. Cette politique d’imposition excessive a coûté son poste à l’ex maire Carlos Al varez du comté de Miami-Dade, suite à une campagne orchestrée par le puissant millionnaire et concessionnaire de voitures BMW, Bhraman, un viel ami du défunt ex-président, Ronald Reagan.
Il est aisé de comprendre les motifs évoqués par de nombreux immigrants qui ont abandonné la Floride pour élire domicile dans d’autres États offrant de meilleures perspectives d’emplois sûrs, notamment Georgia, Alabama ou même Texas. D’aucuns vont même jusqu’à mettre la Floride au rang des républiques-dites bananières de l’Amérique centrale, dont les citoyens sont en proie à des éternelles augmentations d’impôts, à la mauvaise gouvernance et à l’absence de projets profitables aux populations.
cet article est publié par l’hebdomadaire Haiti-Observateur édition 31 août 2011 et se trouve en P. 4 à : http://haiti-observateur.org/wp-content/uploads/2018/06/H-O-31-aout-2011.pdf