Lancement officiel du nouvel album du groupe Zenglen à Pembroke Pines

Le lancement officiel du nouvel album du groupe Zenglen à Pembroke Pines, Floride par Robert Noël

Le samedi 12 mai, le rendez-vous était au « Star House », où le groupe Zenglen lançait officiellement son récent album. Ce groupe musical est enfin sorti de son hibernation pour réveiller les esprits endormis. Aux yeux de certains, Zenglen était vraiment en agonie. Tous ceux qui ont cru que ses jours étaient comptés changent d’avis aujourd’hui. Son nouvel album a expliqué le motif de son long silence. Zenglen respire encore et inspire confiance. En musique, le silence ne signifie pas « absence ». Il est aussi musique. Pour un artiste, le silence peut être un moyen de se replier pour mieux travailler afin de rebondir avec plus de force. La formation Zenglen vient de le confirmer. Il a produit un album de bonne fac- ture qui a pour titre « No Dead End » sur lequel sont gravées onze chansons, qui sont : Ponponp, Dark Flower, Sa’n Fè Yo, Grèv Bèbè, Mèt Kay La, Kafe Anmè, Li Lè Li Tan, M Swete l Danse, Pòt Dèyè, No Dead End, I Miss My Ex. La qualité sonore est bonne.

Les faits marquants de la soirée d’audition
D’après la note de presse de Zenglen, eu égard à cette rencontre, il était dit que la session d’audition commencerait à 7 heures. Il semble que les organisateurs de cet événement aient fait référence à l’heure de l’Ouest des États-Unis, où l’on constate un décalage horaire de trois heures. On s’est rendu compte qu’il s’agissait plutôt de l’heure haïtienne. Donc l’événement a commencé avec deux heures de retard. On doit se défaire de cette vieille habitude, car après l’heure n’est plus l’heure. Certaines personnes se montraient impatientes et ont dû laisser le lieu du rendez- vous à huit heures trente (8h 30). C’était aussi notre intention.

Enfin à 8 h 57 min, la présentatrice, Cheyna Pierre, a fait les salutations d’usage avant d’introduit le maître de cérémonie, le poète André Fouad, un alumnus du Collège canado-haïtien de Port-au-Prince. Le MC a salué l’assistance comme le requiert la tâche qu’il allait remplir. Puis, il a conduit les invités au jardin merveilleux du groupe Zenglen, où il a ouvert les tiroirs de l’histoire pour sortir l’acte de naissance de cette formation musicale et réviser sa feuille de route.C’était une façon de prouver que Zenglen est majeur et jouit des droits d’aînesse.Zenglen est vraiment l’aîné de tous ces groupes de la soi-disant « nouvelle génération » évoluant sur la scène HMI. Cette formation musicale ne vieillit pas, elle change plutôt avec le temps. Le maître de cérémonie a signalé la présence des journalistes et des membres de la presse en les saluant d’une façon particulière. De ces représentants de la presse, nous avons retenu le nom de Dessalines Ferdinand, un autre alumnus du Collège canado-haîien, avec qui nous avons eu le temps de débattre brièvement des sujets d’intérêt général. Il représentait le journal Le Floridien. Konpa events était aussi présent « in the house », une présence marquée par Wilfrid Petit- Frère.André Fouad a adressé une salutation spéciale à l’endroit de N.J.R qui se trouvait dans la salle, mais qui ne voulait pas se placer en première loge pour attirer les regards et l’attention. Un geste grandement apprécié.

Le maître de cérémonie n’a pas tardé à rappeler le but de la soirée : une session d’audition de l’album – « a listening party ». Il a présenté les musiciens de Zenglen qui se trouvaient autour de la table réservée pour eux à cette occasion. Et sans perdre de temps, il a décliné les titres des chansons dans l’ordre chronologique. La session d’audition a commencé avec l’interprétation du premier morceau « Pon-ponp » que le maître de cérémonie a eu le soin d’identifier pour les invités. Toutes les chansons ont été auditionnées à la demande du maître de cérémonie, et cela avec une grande attention de l’assistance. Le disc-jockey (DJ) a respecté l’intervalle de temps qui lui était alloué pour la diffusion de chaque chanson.

On pense que la prochaine fois, le comité organisateur d’une session d’audition d’un album de Zenglen présentera au public le programme écrit sur un feuillet, ce qui lui permettra, a priori, de savoir les différents points de l’ordre du jour.Malgré les années d’existence du Zenglen, on a pu noter un tel manquement. Heureusement, le maître de cérémonie a eu l’idée de s’en passer outre et a brièvement présenté le sommaire, à mesure qu’on avançait vers la fin. Après l’audition complète du disque, André Fouad a ouvert l’espace réservé aux « Questions-Réponses », où des questions ont été adressées aux musiciens.

La participation active des journalistes, des animateurs-radio et du public

Le segment « Question et réponses » a permis l’interaction entre les musiciens et les membres de l’assistance. La première question concernait l’absence de la photo de Frérot Jean-Baptiste, le chanteur senior de Zenglen, sur la pochette du dis- que. Brutus a expliqué qu’un conflit horaire avait empêché que Fréro participe à la séance de prise de photo. Il a, peut-être, oublié que le graphiste pourrait utiliser une photo de l’artiste et l’ajouter à l’ensemble. Brutus a été parfois trop loin dans ses déclarations, surtout celle ayant à voir avec « Zenglen fè mizisyen jwenn papye residans ». Imprudence !Surtout à l’heure de l’usage des réseaux sociaux, où tout est sous contrôle au pays de l’Oncle Sam. La psychologie du comportement nous permet de détecter certains faits qui échappent au grand public. Il impute l’échec du dernier disque « Rezilta pi rèd » au statut de Widler Octavius lors. Il est aujourd’hui un immigrant reçu aux États-Unis. Li gen rezidans, d’après ce qu’a dit Brutus publiquement, le samedi 12 mai…

On a aussi fait référence à la fuite « leakage » du contenu de l’album, qui s’est produite, depuis le jeudi 10 mai, deux jours avant le lancement officiel du disque. « Se rat kay k ap manje pay kay », si on fait fi des déclarations de deux animateurs-radio qui opèrent loin de la Floride et qui nous ont fait savoir qu’ils l’ont reçu directement d’un membre influent de Zenglen, et ils ont cité son nom. Quelques groupes musicaux adoptent la technique de fuite de musique – leak comme une formule de promotion. Ils se trompent. Quand le contenu de l’album est affiché sur les réseaux sociaux, avant sa sortie officielle, comment donc le manager / investisseur va-t-il pouvoir récupérer son argent ?, se demandent plus d’un au cours de la session d’audition du samedi 12 mai 2018.

Le but de cet article n’est pas d’évaluer l’album. Il est encore trop tôt pour le faire, même si Brutus pense qu’à travers la fuite de tout le contenu du disque (leak), les invités l’ont déjà auditionné dans son intégralité. Le maestro de Zenglen avait demandé à l’assistance son approbation, quand il dit : Nou tande mizik yo deja, paske tout mizik ki sou CD a deyò 2 jou avan listening party a, kòman n twouve son CD a » ? Aujourd’hui, un CD de bonne facture ne peut pas garantir le succès financier d’un groupe musical sans un plan convaincant de promotion et de marketing. Zenglen en a déjà fait l’expérience avec ses deux derniers CD, « Rezilta » et « Rezilta pi red ». Chat échaudé doit craindre l’eau froide.

La promotion a toujours été la plus grande faiblesse du groupe Zenglen. Et un plan de marketing est toujours inexistant dans la gestion administrative de ce groupe. Les musiciens de Zenglen sont tellement conscients de la situation que Fréro Jean-Baptiste l’a signalée dans la chanson « Ponponp », où il dit, nous citons : talè ya di nou gen prodiksyon, nou pa gen pwomo- syon. Est-ce un rappel que Fréro Jean-Baptiste fait à Brutus et au nouveau manager de Zenglen, Eugène Talabert, et tout aussi
bien à Gérald Firmin, plus connu sous le nom de Kaliko, qui dirige Kaliko Production » et assiste  Zenglen ? Brutus a demandé l’apport et le support de tous ceux qui veulent aider Zenglen à ce niveau. Il a signalé que US 50 000 $ ont été investis dans la production de cet album « No Dead End ». Il a aussi parlé de son solo-album EXTRABRUTUS 4 à venir, ce qui va certainement enterrer le nouveau disque de Zenglen. Une agape fraternelle a été offerte aux invités à la fin de la soirée.

On ose croire que le nou- veau manager connaît et comprend l’engagement qu’il prend
avec Zenglen. Il faut bien qu’il se mette en tête qu’en business on peut gagner ou perdre. Le résultat dépendra de la gestion administrative du groupe musical. Le manager ne semble pas être au courant du mode de fonctionne- ment de ce marché konpa dirèk. Brutus va l’aider à comprendre ce business de la musique. Ainsi, il pourra apprendre les ficelles et risques du métier de manager dans l’industrie konpa dirèk. Il se montre très fier d’être le manager du groupe Zenglen. On souhaite bonne chance et du succès au groupe Zenglen.

 


cet article est publié en P. 16 de l’édition du 16 mai 2018 de l’hebdomadaire Haïti-Observateur et se trouve à l’adresse suivante: http://haiti-observateur.org/wp-content/uploads/2018/05/H-O-16-Mai-2018.pdf