La formation VAYB s’écarte du nouveau modèle de production musicale

La formation VAYB s’écarte du nouveau modèle de production musicale par Robert Noël

Dans toute industrie musicale, il existe un rapport étroit entre les producteurs et les consommateurs.Avec l’arrivée de la technologie moderne, les moyens de consommation de la musique ont changé. Et le marché du disque a chuté. Un tel changement a causé la fuite en masse des producteurs de musique, qui ne veulent pas risquer leurs investissements. Aujourd’hui, l’auto production devient un moyen qu’utilisent les groupes musicaux pour survivre les rigueurs du temps. C’est peut être l’une des causes de la réduction du contenu des albums que produisent les groupes musicaux. On est bien dans une situation sauve-qui-peut. Et le public devient plus exigeant, ne sachant pas que les priorités des musiciens ne sont plus celles d’autrefois.

Le groupe VAYB a produit un album complet
En général, toutes les chansons enregistrées sur un disque ne bénéficient pas d’un égal succès, puisque les groupes musicaux ne peuvent assurer la promotion et le marketing de tout le contenu
d’un album, faute de moyens.

Tout cela crée une grande confusion dans l’esprit de la majorité des musiciens, les obligeant à recourir à d’autres modes de production. Face à cette problématique, certaines formations musicales sont obligées de réduire le nombre de chansons qu’elles produisent. La formation VAYB a pris le risque d’aller au-delà du commun, en produisant un album complet de 14 titres, incluant l’- Intro. C’est peut être un risque calculé, pris à partir d’un plan bien défini et fiable. Le contenu de l’album est présenté comme suit :Intro, Game over, Fò m ale, Poto, One night stand, Kite m vayb, Ou pa nan plas mwen, Je ferai, Noun nan la ri a, Lanmou fasil, Sewè yawè nou,Amwatye, Ou sou tchèk et Ralenti. La situation du groupe VAYB oblige qu’il produise un album complet qui lui garantit une sortie en force.

Les musiciens de VAYB avaient aplani le chemin en produisant la chanson « Lanmou fasil », qui avait reçu la bénédiction du public. Elle a été bien reçue, en attendant la production de cet album titré « Game over ». On ose croire que Mickael Guirand ne négligera pas les autres chansons de l’album.

La bonne promotion est au succès ce que le souffle est à la vie

Des chansons comme « Fò m ale », « Ou pa nan plas mwen », « Je ferai », « A mwatye » méritent une attention soutenue. Elles pourront aider VAYB à rester sur les rails de la compétition, quand la chanson « Game over » aura perdu de son intensité. On est sûr que les animateurs d’émissions konpa vont la diffuser jusqu’à ce qu’elle s’épuise. Il est vrai que la diffusion répétée d’un morceau contribue à sa promotion, mais elle peut tout aussi l’épuiser dans un court temps. C’est ce qui cause que le succès des chansons à succès des groupes musicaux ne dépasse pas un an. On serait tenté de dire que la structure de la chanson « Fò m ale » est AABA. Le texte de ce morceau traduit une réalité qu’on vit au quotidien. Un mini album de quatre ou six chansons pourrait ne pas aider VAYB dans cette compétition, qui, de jour en jour, devient plus difficile. Un tel choix ne ferait aucun sens, après une si longue attente. D’ailleurs, c’est son tout premier album. Les responsables de cette formation sauront comment assurer la promotion et le marketing de l’album dans son intégralité pour que toutes les chansons reçoivent la même attention. Déjà, la chanson « Game over » semble jouir d’une plus grande popularité que les autres.

L’intérêt du public se perd dans le caractère de cette chanson teintée d’une couleur de polémique, d’après la grande majorité des observateurs. Une fréquente diffusion de ce morceau sur les ondes pourra entraver la visibilité des autres pièces de cet album.On a tous été témoins de pareilles situations dans le passé, avec d’autres groupes.Et, les mêmes causes produisent toujours les mêmes résultats, d’après le principe universel de causalité. On souhaite que les dirigeants de VAYB en soient conscients et prennent les mesures nécessaires pour éviter que leur formation musicale ne soit victime d’une telle occurrence. Déjà, le disque de VAYB fait soulever de longs débats publiquement et en privée.

Il faut quand même dire que tous les débats sont axés autour de la chanson « Game over ». Pour que cet album ait longue vie, un plan de promotion et de marketing doit être mis en place. Les musiciens de VAYB doivent se rappeler qu’une bonne promotion est au succès ce que le souffle est a la vie. Et qui veut aller loin ménage sa monture, dit le proverbe. On ne saurait laisser passer cette occasion sans souhaiter longue vie et du succès au groupe VAYB.


cet article est publié dans l’édition du 02 mai 2018 de l’hebdomadaire Haïti Observateur et se trouve en P. 16 http://haiti-observateur.org/wp-content/uploads/2018/04/H-O-25-April-2018.pdf