NOUVELLES BRÈVES par Pierre Quiroule II
- Élections présidentielles aux É.U. dans presque 2 mois; la COVID-19 rebondit; promesse d’un vaccin la veille du vote ?
Des écoles et universités qui ont ouvert leurs portes pour l’année scolaire aux États-Unis font face à une remontée de la pandémie, forçant des choix inattendus pour certains établissements : Retenir les étudiants dans les campus, mais isolés, ou les renvoyer chez eux où ils seront des vecteurs de transmission aux parents et, pire encore, aux grands-parents, plus vulnérables au virus qui ne fait pas de cadeau. Le débat est lancé.
Entre-temps, faisant des yeux doux à l’électorat, le président Donald Trump a annoncé tout de go, début septembre, qu’un vaccin anti-COVID-19 serait disponible avant le 3 novembre. En effet, le 2 septembre, le Center for Disease Control Prevention (CDC) a émis un communiqué, avisant tous les états de se préparer à distribuer un vaccin pour combattre la pandémie du coronavirus dès le 1er novembre, soit deux jours avant la date des élections. Et les commentaires fusaient : Voilà la « surprise d’octobre » du président Trump, pas tout à fait en octobre, dont on parlait pour faire basculer l’opinion en sa faveur et lui permettre de remporter ainsi une victoire inattendue, à la dernière minute, pour ainsi dire, contre son rival démocrate Joseph « Joe » Biden.
Les experts en matière de santé, tel le Dr. Anthony Fauci, conseiller de la Maison-Blanche, peu écouté du président, a été parmi les premiers à mettre en garde contre un vaccin qui serait peu fiable, parce que n’ayant pas été soumis suffisamment au test. Quant à lui, il faut s’attendre jusqu’au début de l’année 2021pour ce vaccin-là.
Coup de théâtre ! Hier, mardi, 8 septembre, renversement de situation : l’Université d’Oxford, en Angleterre, qui effectuait des tests assez prometteurs, a annoncé qu’elle suspendait de telles opérations, parce qu’un jeune homme se portant volontaire comme cobaye humain, a eu des réactions contraires provoqués par le vaccin si prometteur.
Et voilà que neuf compagnies pharmaceutiques de renom, y compris Pfizer, Astra Zeneca et Moderna, celle-ci ayant été parmi les premières à annoncer un vaccin en train d’être testé sur des humains, ont fait une déclaration conjointe destinée à apaiser les craintes du public, disant que la politique pourrait l’emporter sur la science pour le bon plaisir du chef de l’État en mal de voir une campagne de vaccination tous azimuts avant les élections. Les compagnies insistent pour dire qu’elles restent attachées aux faits scientifiques et que, quand leur vaccin sera fin prêt, le public n’aura rien à craindre quant à sa fiabilité.
En ce qui a trait aux écoles, surtout les universités qui ont accueilli les étudiants hébergés dans des dortoirs, le Dr. Fauci conseille qu’ils ne retournent point dans leurs foyers. De préférence, ceux/ celles testé-e-s positifs(ves) devraient être en isolement dans des dortoirs préposés à cette fin. D’autre part, il encourage l’enseignement virtuel autant que possible. De grandes universités, tel que Harvard, ont décidé que l’enseignement sera virtuel cette année, sauf pour un groupe restreint de nouveaux venus qui seront bien triés et qui devront observer les protocoles établis pour empêcher la propagation de la pandémie.
*L’état de New York continue à faire des progrès dans la gestion du virus. Ayant été l’épicentre de la COVID-19, tout au début, dès le mois de mars, cet état reste toujours en tête du peloton avec 445 000 personnes infectées au total, mais à un rythme décroissant, avec 525 cas pour tout l’état dans les 24 heures jusqu’à hier, mardi 8 septembre. Le nombre de décès suit aussi la courbe la décroissance. Bien qu’un total de 32 600 mortalités soit recensé, on notera que durant les dernières 24 heures, il n’y avait que 15 mortalités attribuées au coronavirus, toutes dans la ville de New York, qui a enregistré plus de la moitié des cas de gens infectés dans l’état, soit 241 000, et environ les deux tiers des mortalités, soit 23 736, dont les 15 durant les 24 heures, déjà mentionnées.
Ainsi, l’état de New York, pour se protéger, place 35 états sur sa liste de surveillance. Autrement dit, les visiteurs venant de ses états doivent passer 14 jours en quarantaine avant de pouvoir circuler librement dans l’état de New York, tout en pratiquant les protocoles établis : le port du masque en public, la distanciation et le lavage des mains aussi souvent que possible.
Nous tenions à faire ce rapport succinct pour New York, notre base d’opération, surtout que des amis et connaissances s’inquiètent toujours, en disant : « Mais vous êtes à New York, l’épicentre de la pandémie ! » On a franchi le Rubicon, à New York, qui passe, d’ici la semaine prochaine, à une nouvelle phase au cours de laquelle plus d’activités économiques et sociales seront permises, toujours en observant les protocoles.
*Entre-temps, les E.U. avancent à grands pas vers un record en termes de décès. D’ici une semaine, le chiffre de 200 000 morts n’est pas à écarter, car au 8 septembre, hier, le nombre de mortalités se chiffrait à 192 000 et les infectés à plus de six millions, soit 6 410 000, dont plus de la moitié, soit 3 460 000, sont guéris.
*Ā l’échelle mondiale, le nombre de personnes infectées continue à grimper. Selon les chiffres fournis par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) les cas positifs de la COVID-19 étaient à 27 400 000 de par le monde et le nombre de décès se situait à 898 000, tandis que 18 400 000 sont guéris. L’Inde et le Brésil, avec plus de 4 millions de gens infectés chacun avec plus de 72 000 morts en Inde, et 127 000 au Brésil, ces deux pays, avec les É.U., représentent le trio au sommet de la planète pour les cas d’infection et de mortalités.
*Chez le voisin, en République dominicaine, le nombre d’infectés est maintenant à 100 000. Toutefois, le taux de mortalité est bas, soit 1 889, mais le nombre de personnes guéries, à 73 795, constitue un record enviable. Et Haïti n’a toujours pas enregistré les 10 000 cas, soit 8 362 personnes infectées, dont 214 décès et 5 933 guéries. L’on devra bien examiner le cas haïtien pour savoir comment ils ont pu éviter le pire jusqu’à présent. Et quelqu’un de répondre : « Medsin fèy nou, vye frè ! » (Notre médecine traditionnelle à base de feuilles, mon vieux !)
Ici et là en bref
*L’historique Hôtel Oloffson, à Port-au-Prince, a fermé ses portes, selon une annonce officielle, samedi, 5 août. Réputé pour son architecture Gingerbread, l’immeuble a été construit à la fin du 19e siècle comme résidence de la famille du président Tiré – sais Simon Sam. Entre 1915 et 1934, lors de l’occupation américaine, il hébergeait un hôpital pour les troupes de l’occupant. Graham Greene, le romancier britannique, l’a immortalisé avec son roman «The Commedians » (Les Comédiens) publié en 1966, dans lequel « Petit Pierre » réputé pédant, personnifié par le journaliste Aubelin Jolicoeur, joue son rôle d’espion de la Police.
L’Hôtel Oloffson était le haut lieu des personnalités du monde littéraire américain et de journalistes étrangers. Et dans FOR WHOM THE DOGS SPY (2015), de Raymond Joseph, ce même Aubelin Jolicoeur s’y fera humilier par Serge Beaulieu qui, lui aussi, aura perdu sa couverture d’espion de François Duvalier dans la diaspora haïtienne de New York, quand il aura « ordonné », à Petit Pierre, au nom du président-à-vie de la République, de présenter des excuses à une journaliste allemande qu’il venait de gifler, pour avoir refusé de danser avec lui.
Et Radio Vonon, aux aguets à Oloffson, deux jours après, de New York étant, présentait des compliments à Serge Beaulieu pour sa galanterie, mais lui dit, en terminant : «Mais, en tant que simple correspondent de Radio Caraïbes aux Nations Unies, comment pouvez-vous passer des ordres au nom du président-à-vie de la République ?». Et le thème musical de l’émission : « Maria Leve ! Maria w pa tande premye son lanmès sonnen. ..» pour terminer.
Un mois plus tard, Serge Beaulieu a été nommé officiellement attaché de presse auprès de la Mission d’Haïti à l’ONU. Au revoir, Oloffson !
*C’est le vendredi 18 septembre qu’auront lieu les funérailles de Me Monferrier Dorval. Selon une note du Barreau de Port-au-Prince, les funérailles du disparu seront chantées, ce jour-là, à l’Église Saint Pierre de Pétion-Ville, à 9 heures du matin.
*Lisez les éditoriaux, en français et en anglais, aux pages 10 et 11 concernant ce meurtre, le dernier de la série aux ordres de l’équipe des «Bandits légaux». Dans le même contexte, nous vous recommandons la rubrique HAPPENINGS, en anglais dans laquelle l’Évêque Pierre-André Dumas épanche son cœur, dénonçant une situation en Haïti qui doit toucher à sa fin, suite au meurtre de Me Monferrier Dorval. Et l’organisation des « gangs fédérés » enregistrée au Ministère des Affaires sociales ? C’est le comble, dixit l’Évêque Dumas.
Pierre Quiroule II, 9 septembre 2020
Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur New York VOL. L No. 35, édition du 9 septembre 2020 et se trouve en P. 16 à : http://haiti-observateur.org/wp-content/uploads/2020/09/H-O-9-sept-2020.pdf