Fini le suspens, Kamala Harris choisie comme colistière de Joe Biden
- NOUVELLES BRÈVES par Pierre Quiroule II
Sénateur représentant l’état de la Californie, ancien procureur de cet état, après avoir rempli cette même fonction dans la ville de San Francisco, candidate à la présidence aux primaires démocrates, ayant critiqué un rival du nom de Biden, lors d’un débat, fille de parents immigrants (Inde et Jamaïque), Kamala Harris est le choix de Joseph «Joe» Biden, pour l’accompagner comme vice-présidente aux élections présidentielles du 3 novembre, face à un président Donald Trump, en déclin.
Par ce choix, l’ex-vice-président du président Barack Obama a tenu parole quand, tôt après avoir remporté la victoire, face au dernier des contestants démocrates, le sénateur Bernie Sanders, il déclarait qu’il choisira une femme comme vice-présidente. Il a aussi conforté tous ceux qui souhaitaient ardemment que ce soit une Noire, surtout après le supplice de Minneapolis, Minnesota, quand, le 25 mai dernier, George Floyd, un Noir trapu, a succombé sous le poids d’un policier blanc, son genou sur le cou de la victime, implorant «I can’t breathe» (Je ne peux pas respirer). Ce qui a déclenché un soulèvement général en faveur des Noirs, contribuant à insuffler du sang nouveau dans mouvement BLACK LIVES MATTER, qui fait des vagues depuis. Ainsi, Joe Biden gagne sur ces deux tableaux.
Entre-temps, Kamala Harris fait l’histoire. Elle est non seulement la première femme qui pourrait devenir vice-présidente des États-Unis, mais aussi la première Noire, également de souche asiatique à la fois, car son père est d’origine jamaïcaine et sa mère indienne, de l’Inde. Assurément, elle sera d’un apport considérable au tandem Biden-Harris, qui s’attirera le vote des citoyens américains de groupes minoritaires. Ce serait un camouflet pour le tandem Trump-Pence, surtout que le président ne cache pas son dégoût des immigrants. En tout cas, avec une victoire du tandem démocrate, les immigrants des pays dits tiers-mondistes auront beaucoup à gagner. Pas seulement eux, mais les Noirs en général.
Le choix de Harris est vivement applaudi par les grands ténors du Parti démocrate, tels les ex-présidents Barack Obama et Bill Clinton, ainsi qu’Hilary Clin – ton, candidate malheureuse aux élections de 2016, qui ont accouché de Donald Trump grâce au vote du « Collège électoral », bien que Mme Clinton ait scoré trois millions de votes plus que lui.
L’ex-président Obama s’est empressé de poster une note sur l’internet concernant le choix de Mme Harris. «Le choix d’un vice-président est la première et importante décision que doit faire un président», affirme-t-il, ajoutant, «Quand vous vous trouvez dans l’Oval Office [le bureau officiel du chef d’État], examinant les importantes décisions à prendre, affectant des vies et la survie de toute une nation, il vous faut une personne de bon jugement et de caractère qui soit capable de vous aider à faire le bon choix. Oui, une personne pouvant se concentrer sur les autres, et non sur soi-même, qui vise les intérêts et le bien-être des autres».
Quelle accolade pour cette candidate à la vice-présidence, âgé de 55 ans, aux côtés de Joe Biden, 77 ans ! Cette fillette, née à Oakland, en Californie, ne pouvait s’imaginer, quand elle était à bord de l’autobus la transportant de son quartier à un autre pour avoir accès à une bonne éducation, qu’elle aurait gravi ce piédestal. Ā souligner qu’elle avait, lors d’un débat aux primaires démocratiques, soulevé cette question de «busing» à laquelle s’opposait un certain législateur qui s’appelle Joe Biden. Ce qui avait causé une tiédeur dans leurs relations. Vu qu’elle fut une amie proche de feu Beau Biden, le fils de Joe Biden, celui-ci ne s’attendait pas à pareille attaque venue de Kamala. Mais, toujours au-dessus de la mêlée, récemment, répondant à une question, Joe Biden devait dire : «Je ne suis pas rancunier ! » Déjà, on entrevoyait que son choix pourrait se porter sur Kamala Harris.
Outre le président Obama, le président Bill Clinton et son épouse ont rejoint la meute de démocrates accueillant la bonne nouvelle relative au choix Kamala Harris. M. Clinton de dire : «Extraordinaire comme choix ! Elle sera une associée de grande valeur et les deux feront une équipe des plus solides». Et Hillary Clinton d’ajouter : «Elle sera une forte présence».
L’ex-candidat à la présidence et le chouchou des jeunes votants, le sénateur Sanders, a ajouté son verdict. Tout en présentant ses bons souhaits à l’équipe Biden-Harris, il a parlé de «choix historique de vice-présidente», soulignant, qu’ «elle possède ce qu’il faut pour défendre la classe des travailleurs, pour procurer les soins de santé universelle, et comment s’y prendre pour venir à bout (déchouquer) de l’administration la plus corrompue de l’histoire de ce pays. Maintenant, au travail pour remporter la victoire ! » Avec un allié comme San ders s’exprimant en ces ter – mes, on peut dire que la campagne des démocrates a vraiment le vent en poupe.
*La COVID-19 continue à dominer l’actualité aux États-Unis, toujours l’épicentre de la pandémie, avec plus de 1 000 morts hier mardi, suite à un ralenti en fin de semaine.
C’est inquiétant, car certains croyaient que la baisse au niveau national pour le dernier weekend indiquait le début d’un arrêt de la propagation du virus mortel. Mais les chiffres du mardi indiquent, de préférence, que l’on fait face à une augmentation du nombre de mortalités atteignant le millier ou plus par jour, quatre semaines suivies. Des 1282 cas rapportés hier, mardi 11 août, la Floride et la Georgie occupent la première place, scorant des records, soit 277 et 122/ jour respectivement.
En vrac, des faits liés à la COVID-19 à considérer : Le nombre de personnes infectées à l’échelle mondiale a franchi la barre de 20 millions et 732 000 décès. Il a fallu six mois, depuis que le virus avait débuté son périple international, en Chine, pour atteindre 10 millions d’infectés au niveau global. Or, il n’a pris que six semaines pour doubler le nombre de cas, jusqu’à 20 millions maintenant. De ce nombre les E.U. ont enregistré le quart, soit cinq (5) millions, dont 164 593 décès. L’avenir n’est pas du tout prometteur.
Quand les enfants qu’on croyait immunisés contre la COVID-19, commencent à subir les assauts du virus, il y a de quoi s’inquiéter. Selon les statistiques officielles, on recensait 380 000 enfants en bas âge comme étant infectés, dont 184 000 durant la dernière semaine. Maintenant, ces enfants peuvent infecter leurs parents, surtout des grands parents vivant en famille. C’est grave.
Ainsi, les projets d’ouverture des classes cet automne ne sont pas assurés. Déjà, pour l’état de New Jersey, limitrophe de New York, les autorités ont décidé que l’enseignement sera virtuel cet automne, jusqu’à nouvel ordre. Et la saison de football américain vient d’être ajournée jusqu’au printemps. Mais le président Trump insiste : «Allez jouer. Le peuple attend impatiemment pour vous applaudir». Mais, il appartient au Dr. Anthony Fauci, cet expert des maladies infectieuses, faisant partie de l’équipe présidentielle chargée de la gestion de la COVID-19, d’avoir le dernier mot. S’agissant de l’ouverture des classes, s’il en faut, «le port du masque doit être obligatoire partout».
*La Russie a annoncé que ses experts ont produit un vaccin contre la pandémie. Le Dr. Fauci avance qu’il doute que tous les tests aient été réalisés quant à la fiabilité de ce vaccin. Selon lui pour les E.U., il faut attendre la fin de l’année, même début 2021, pour avoir un vaccin fiable.
*Nous avons appris, avec regret, le décès, en Haïti, de Bernard Fils-Aimé, connu pour avoir été parmi les pionniers à introduire le cellulaire en Haïti avec la Comcel. Mais pas avant la Haitel, de Franck Ciné. Fils-Aimé était un défenseur des droits des réfugiés quand il œuvrait pour fonder le Centre des réfugiés de Miami, de concert avec le feu père Gérard Jean-Juste.
Victime du coronavirus, Bernard Fils-Aimé est mort à l’âge de 67 ans. Ā ses enfants majeurs et à sa veuve, la Rédaction d’H-O présentent ses sincères condoléances. Voir sur Google.com ou Bing.com un article du Jacqueline Charles le concernant.
* Et la guerre serait déclarée contre les gangs en Haïti par le président Moïse et le Premier ministre Joseph Jouthe. Mais ne sont-ils pas liés, ces gangs-là, au président pour lequel ils ont été à maintes fois en mission ? Voir les Éditoriaux, en français et en anglais, pages 10 et 11, pour de plus amples détails. À la rubrique HAPPENINGS, première page, lisez la « Conspiration des Blancs contre Haïti » ainsi que GRENN PWONMENNEN, en créole, à la page 6, pour lire cette lettre du ministre français Talleyrand, en début de l’année 1806, pour se faire une idée des arguments avancés pour déclencher la conspiration, dont le pays souffre encore les conséquences. Pierre Quiroule II 12 août 2020
Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, New York VOL. L, No. 31 12 août 2020, et se trouve en P.16 à : http://haiti-observateur.org/wp-content/uploads/2020/08/H-O-12-aout-2020.pdf